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Notes
Les textes ci-dessous sont des notes complémentaires aux pages principales de l'AVRK
Below are the complementary notes to the main pages of the AVRK
Délégations militaires auxquelles partcipait l'AVRK
AVRK participation to Military delegations send to visit foreign countries.
CHINA
Chine, fin mars - début avril 1964. Délégation militaire dirigée par le Gen Lon Nol. ...entre
autres, présentation par la Chine des méthodes d'instruction de ses
pilotes de l'époque. 'beau temps', 'de nuit'... |
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x,x,x, Vong Sarandy
x, So Satto, Seng Sun Thay, Boyan, Kruch Samrach, x, x, x
x, Saukam Khoy, x, Lon Nol, Deng Xiaoping, Ngo Hou, x
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China, end of March – early April 1964. Cambodian military representatives led by Gen Lon Nol. ...
among other things, the Chinese Air Force officials presented their
fighter pilot training syllabus; "pilot qualified only for fair weather
flying", "qualified for night flying"... |
URSS - USSR
Russie, avril 1964. Délégation militaire dirigée par le Gen Lon Nol.
Soviet Union, April 1964
Cambodian delegation led by Gen Lon Nol. |
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1re ligne : x, x, x, x, x, Lon Nol, Ngo Hou, Saukam Khoy, Vong Sarandy, So Satto
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CHINA
Chine, fin novembre-début décembre 1965. Délégation militaire dirigée par le Général Lon Nol.
Accords
officiels ... et confirmation d'un accord secret de Norodom Sihanouk
sur la piste Ho Chi Minh au Cambodge et l'utilisation de Kampong Som
pour ravitailler les Vietcong. Ce dernier volet était discuté la veille
de la signature globale le 25 Novembre 1965, lors d'une réunion
restreinte de quatre personnes: l'ambassadeur du Cambodge Troung Cang, le ministre
de la défense Lon Nol, Chou En-Lai et le chef d'Etat-Major de l'armée
chinoise. Le deuxième accord n'a jamais été dévoilé au public. Par
la suite, la teneur de cet accord a pu être retrouvée.
Voir l'article du Prof. Gaffar Peang-Meth de l'Université de Guam, USA http://www.guampdn.com/story/opinion/2016/03/17/khmer-peoples-1970-revolt/81855900/ Traduction khmère disponible*
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x, Khem Savady, Vong Sarandy, So Satto, Eak Proeung
Om Manorine, x, Truong Cang, x, Lon Nol, Chu En-Lai, Norodom Naradipo, x, Sak Sutsakhan, x
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China, end of November-early December 1965. Cambodian delegation led by Gen Lon Nol.
Signatures
of official agreements... and acknowledgments of the more discreet
grant by Norodom Sihanouk about the right of the Vietnamese Communists for the
use of the so-called Ho Chi Minh Trails in Cambodia and Kampong Som port. This last accord
was discussed the previous day of the final cooperation agreement
reached with China on 25 November 1965. The secret talks took place
with a restricted team of negotiators, including Cambodian Ambassador
Troung Cang, Defense Minister Lon Nol, Chu En Lai and the Chinese Army
Chief of Staff.
Much later, the content of the agreement was found. See the article in the
Pacifc Daily News by Dr. Gaffar Peang-Meth, former Professor at the
University of Guam, USA http://www.guampdn.com/story/opinion/2016/03/17/khmer-peoples-1970-revolt/81855900/ Khmer translation is also available*
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* ការបាត់បង់អព្យាក្រិតភាពប្រទេសខ្មែរ
1965 Trad
Comme
l’artillerie thaïlandaise harcelait les positions Khmères à Trad, petit
village dans la péninsule de Koh Kong, l’AVRK prépara une attaque de
représailles.
La péninsule de Koh Kong était éloignée de toutes
bases et terrains d'aviation. Cela limitait le temps de présence des
chasseurs. La décision était donc de faire décoller les MiG toutes les
20 minutes afin d'assurer une couverture permanente pendant les
opérations de bombardement par les A-1D.
A l'époque, la Thaïlande
était équipée de chasseurs F-86. Pendant la guerre de Corée, différents
rapports indiquaient que les MiG-15 s'étaient avérés capables, notamment en matière de plafond, taux de montée et
maniabilité, de faire face aux premières versions de F-86 déployées. Tenant
compte de la formation reçue en France, des entraînements intenses en
Russie et de surcroit équipés de MiG-17F, nos pilotes avaient une forte
probabilité de réussir la mission. Heureusement, le jour même de
l’opération, un cessez le feu fut conclu. Nous avions appris par la
suite que la veille, le ministre de la défense, Lon Nol, avait fait
part à la Thailande, de façon précise et ferme, des intentions du
Cambodge. Ces préparatifs nous avaient permis de retrouver la paix.
1965 Trad
As
the Thai artillery constantly harassed the Khmer positions at Trad, a
small village in the Koh Kong Peninsula, the AVRK quickly planned
a reprisal attack.
The peninsula of Koh Kong was well away
from any airfields. This limited the range of our fighters. The
decision thus was to send the MiG-17s every 20 minutes to insure a
permanent cover of the A-1D Skyraiders' bombardment operations. At the
time, Thailand was equipped with F-86F fighters. Various reports showed
that the MiG-15s was more than able to face the first versions of the
F-86s during the Korea war, having a higher rate of climb, ceiling and
were more manoeuvrable. With the training received in France and in
Russia and moreover, equipped with the more advanced MiG-17Fs, our
pilots then had a strong probability to succeed. Fortunately, the
following day, which was the intended day for launching the
strike, a cease-fire was concluded. We knew afterwards that the day
before the operation, the Minister of Defense Lon Nol had
warned Thailand in precise and tough terms of the firm
intentions of Cambodia. These preparations, by dissuading the
Thais with our Air Force, allowed us to live in peace again. S.SO
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Royal Air Cambodge
Beaucoup de
pilotes de transport sont détachés à Royal Air Cambodge. Dès 1963, avec les DC3 et surtout les DC4,
puis les DC6 et le biréacteur SE-210 Caravelle, ils assuraient les lignes
Hong Kong, Canton, Manille, Bali, Singapour, Kuala Lumpur, Vientiane,
Bangkok, Saigon. Tous les pilotes restaient militaires et revenaient dans l'Armée
une fois leur tour effectué. Plusieurs ont
passé la licence de
pilote de ligne pour se conformer à l’OACI : Leng Doeun, Norodom Baley, Pao Lim Sina, Sor Bounky, Khuon Frang...
"Il y avait aussi des pilotes français 100% civils venant d'Air France
ou d'UTA. Nos co-pilotes français gagnaient plusieurs fois notre
salaire mais qu'importe, pour nous, au plaisir de voler sur les lignes
régulières internationales bien cadrées, s'ajoute aussi celui de voler
vers des contrées presque intactes des provinces éloignées avec ses
autochtones, ses hauts plateaux et ses "terrains de brousse" qui mettent
nos sens en éveil !"
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Caravelle RAC. Une fut détruite lors de l'attaque des Vietcong à
Pochentong en 1971. Une autre partit en Thailande en 1975. (Photo
complète chez AirlineFan.com).
[ XU-JTA ]
[ XU-JLY ]
RAC
Caravelle. One was destroyed during the Vietcong attack in 1971.
Another one flew away to Thailand in 1975. (Full size photo available at AirlineFan.com) |
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Norodom Baley
Commandant de bord
Captain of the RAC Caravelle |
RAC, DC-6. Photos collection A.Grandolini
Many
AVRK transport pilots were detached to fly with the national airline
company, Royal Air Cambodge. Since 1963, in addition to the DC-3s and
DC-4s, the company then added the DC-6s and the
French made twin jet SE 210 Caravelles to its fleet. They performed the
international flights to Bangkok, Vientiane, Saigon, Kuala Lumpur,
Singapore, Bali, Manila, Hong Kong, and Canton in communist China. All
the pilots kept their military status and came back to the Air Force
when their turn was accomplished. Some of them had to obtain their airline
transport pilot license in accordance to the International Civil Aviation Organization
(ICAO): Leng Doeun, Norodom Baley, Pao Lim Sina, Sor Bounky, Khuon Frang...
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1967 Samlaut
A
Samlaut, des paysans refusaient de quitter les lopins de terres qu'ils
considéraient comme les leurs depuis des générations mais qu'ils
n'avaient jamais fait enregistrer au service des cadastres. Or, des
pierres précieuses ont été trouvées sur ces terres. La convoitise des
notables de l'administration provinciale de Battambang les emmena à
décider des expulsions par les forces de l'ordre; des révoltes s'en
suivirent. Le gouvernement ordonna des arrestations et l'évacuation
des paysans (pour certains, par hélicoptère), vers des régions
éloignées de Samlaut. Après nous avoir donné leur version des faits,
ces paysans finissent par nous insulter car à leurs yeux, nous étions
du coté du pouvoir injuste et répressif. Les Khmers Rouges de Leackh,
province de Pursat,
en ont profité pour transformer cette Jacquerie en révolte
armée. Le Gén. Lon Nol, ministre de l'intérieur et de la défense, était
à l'époque, hospitalisé en France. Le Général par intérim, en charge
des opérations, ordonna au Chef du Groupe d'Intervention d'attaquer à
la bombe Samlaut. En dépit de la présence des communistes, nos
pilotes ont raté
leurs cibles prétextant des "problèmes aux yeux" pendant les
bombardements... Il fut difficile de prendre des sanctions. (So Satto).
Les études ultérieures indiquèrent que plusieurs milliers de personnes
disparurent, furent tuées ou s'enfuirent dans le maquis. (voir par
exemple Asian Studies, Monash University Melbourne,The Samlaut
Rebellion and its Aftermath, 1967-70, Ben Kiernan)
1967 Samlaut
At
Samlaut, peasants refused to leave the lands they considered as theirs
for several generations but for which they had never recorded at the
land registry service. As precious stones were discovered on these
lands, some greedy provincial administration officials of Battambang
Province decided on evictions by using the police forces. It resulted
an open revolt and the government decided on arrests and the
evacuations of the farmers, some of them by helicopters, towards
regions remote from Samlaut. After explaining their situation, these
farmers end up insulting us because to them, we were on the side of the
injustice and the repression. The Khmer Rouges of Leackh area of the
Pursat Province, took advantage of this situation and transformed this
riot into an armed revolt. In that period, Gen Lon Nol, Secretary of
Defense, was hospitalized in France. The interim General who
temporarily replaced him ordered to the Chief of the AVRK
Group of Intervention to bomb Samlaut. The sending pilots, as well as
their commander, were very unease by the situation. Accordingly,
they missed their targets by a wide margin due to some "eyes
problems" during the bombardments! It was difficult to take sanctions.
(So Satto).
Later studies and investigations showed that thousands of people
disappeared, were killed or fled into the bush. (see Asian Studies,
Monash University Melbourne, The Samlaut Rebellion and its Aftermath,
1967-70, Ben Kiernan)
S.SO
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Frontières du Nord Est et arrestation de communistes vietnamiens
L'accord
du Prince Sihanouk avec les Communistes était difficile à gérer pour
les militaires. Selon le moment, selon les lieux, des soldats paysans
communistes sont arrêtés. En même temps, des convois quasi officiels de
ravitaillement pouvaient passer. Au vu et au su de tous, des
sociétés de transport spécialisées furent même créées. Au dessus de leurs
camions, une structure en forme de toit de maison est posée.
Immobilisés aux abords des routes, ces camions pouvaient tromper les
bombardiers et les avions de reconnaissance américains qui passaient à
haute altitude. A basse altitudes, les avions de l'AVRK pouvaient plus
facilement les détecter mais nous ne sommes pas autorisés à faire quoi
que soit. Quant au survol des sanctuaires Viet Cong, nous
l'évitions car nous avions essuyé des tirs. Les troupes
gouvernementales ne pouvaient que contrôler que les Viet Cong n'étendent pas
trop leurs périmètres. Autour de leurs bases, de petits hameaux se
constituaient. Certains villages indigènes aux alentours étaient aussi
sous contrôle communiste mais des habitants parvenaient à nous fournir
de précieux renseignements.
Ainsi, lors d'une patrouille aux
frontières, le Cdt Ung Gnach, Gouverneur Militaire de la province de
Rattanakiri a profité de la présence de deux Allouettes de l'AVRK pour
demander que l'on achemine vers la région de O Ya Dav.
Ses hommes
étaient dans un hameau où des indigènes indiquaient qu'il s'agissait
d'un poste Viet Cong. Cependant, les fouilles ne donnaient aucune trace
d'arme. Seul des sacs de provisions agricoles prêts pour le transport
furent trouvés. Arrivé sur place et après des questions sans réponses sur les armes,
le Gouverneur fit emmener les hommes du hameau derrière un bosquet. Des
rafales de mitraillettes éclatèrent ; puis, les militaires sont revenus
et ont annoncé devant les familles que les hommes sont exécutes. Le
Gouverneur reposait encore une fois la question sur la cachette
d'armes. De nouveau, les femmes juraient qu'il n'y a aucune arme. Cette
fois-ci, il fit rassembler les enfants. Nous étions trois officiers de
l'AVRK présent: So Satto, Keth Thol, Sok Sap; nous étions ébranlés par
l’exécution hâtive des hommes. Pour les enfants, nous ne pouvions faire
comme si de rien était. Nous avions instinctivement protesté et nous
signalions au Gouverneur que nous témoignerons au tribunal militaire...
Il n'avait que faire et poursuivait les instructions à ses hommes. A
peine les enfants rassemblés, les femmes se mirent à sangloter,
supplier puis nous indiquèrent finalement la cachette d'arme du
village.
Ces types de hameaux et villages avaient pour mission
de fournir des vivres aux sanctuaires et constituaient des postes
d’alerte. Il s'avère en fait que les hommes du village n'ont pas été
pas exécutés. Nous découvrions après coup que cela fût un simulacre.
Ceci
est un exemple de prise de prisonniers communistes. Des combattants
prêts à sacrifier maris ou femmes et venaient tenir leur poste au
Cambodge. Ils ne viennent pas pour un cours passages mais ils viennent
pour s'établir en famille. Les prisonniers furent envoyés à Phnom-Penh
par avions militaires.
Les missions de contrôle occasionnaient
souvent des échanges de tirs provoquant des victimes des deux cotés, y
compris des civils. L’AVRK ne comptabilisait pas les victimes mais elle
est parfois demandée pour évacuer les blessés et elle devait
régulièrement consolider les coordonnées des zones et postes
communistes.
A la même période et un peu plus au sud, nous
aménagions un terrain d'atterrissage à Khoah Niek où le Gen Lon Nol
fit relâcher des prisonniers de droit communs, volontaires pour purger
leurs peines dans ces lieux isolés et éloignés. Ils étaient quelques
milliers de prisonniers avec leurs familles à vouloir tenter leur
chance sous la supervision d'une garnison ainsi que celle de
militaires à la retraites qui partirent eux aussi avec leurs familles.
Nous amenions du matériel pour construire quelques bureaux
administratif ainsi qu’une scierie. Tout ceci, afin d’éviter de laisser
trop de zones inhabitées qui favorisent l’élargissement des sanctuaires
Viet Cong.
North East frontier and Vietnamese communists arrest
Prince Sihanouk's agreement
with the Vietnamese communists was difficult to manage for
the military. Depending on the period, the places, communists
“peasants-soldiers” were arrested but supply convoys for the Viet
Cong could pass! Known to all, specialized transport
companies
were even created. A roof house
shaped structure is put on top of their trucks. When immobilized along the roads, the trucks
could mislead US bombers and reconnaissance aircraft that passed at high
altitudes. At low altitudes, the AVRK planes easily detected them but
we were not allowed to do anything. We even avoid flying over the
sanctuaries because they once open fires. The government troops could
only check that the VC do not extend their perimeters too far. Around
their bases, there were often small hamlets around their bases. Some
indigenous villages around were also under the communist control, but
some of its inhabitants were able to provide us with valuable
information.
Once, while we were patrolling along the border with two
Allouettes (French made helicopters) at Rattanakiri, Major Gnach Ung,
Military Governor of the province asked us to bring him to the region
of O Ya Dav.
His men were in a hamlet where indigenous indicated
that it was a Viet Cong post. However, the searches gave no trace of
weapons. Only bags of food supply were found. No one in the hamlet wanted
to talk about the guns. The Governor ordered to take the men of the village
behind a grove. We heard machines guns and a few minutes later, we saw
his men returning and said that all the men were shot down. The
Governor asked again the question. Again, the women swore that there was no
weapon. This time, the Governor asked for the children. We were three
officers of the AVRK: So Satto, Keth Thol, Sok Sap. We were shocked by
the hasty execution of men. For the children, we could not act as if
nothing happens. We instinctively protested and report to the Governor
that we will testify at the military court… The Governor ignored us and
continued the orders to his men. Once the children gathered, the women
began to cry, supplying us and then finally showed us the weapons cache.
This
type of hamlets and villages were in charge of providing food to the shrines and
were a kind of outposts. The men of the village have
not been executed. We discovered afterwards that it was a sham. This is
one of the tricks of the ground troops to arrest the Vietnamese
communist soldiers. They are ready to sacrifice wifes or husbands
while holding their positions in Cambodia. They came in Cambodia to
settle with the family. The prisoners were sent to Phnom-Penh by
military aircraft.
Such control missions also caused fires exchanges
with casualties on both side. The AVRK was sometimes requested
to evacuate the wounded. Regularly, the AVRK had to consolidate the
geographical positions of the communists.
At the same period and
in the same province, we established a landing strip at Khoah Niek
where Gen. Lon Nol sent Khmer prisoners; volunteered to finish their
sentences in these remote and isolated places. They were several
thousands of prisoners with their families to accept the proposal under
the control of a military garrison and retired military personnel who
also accepted to go there with their families. We brought material to
build basic administrative houses and a sawmill. This is to avoid
leaving too many uninhabited areas that motivated the expansion of Viet Cong
sanctuaries.
S.SO
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L'AVRK et les semaines qui ont précédé le 18 Mars 1970
Les activités des Viet Cong s'étaient considérablement accrues. Quand
leurs colonnes se déplacent à l'intérieur du Cambodge, ils n'hésitent
plus par exemple à bloquer les routes et à tirer si besoin sur les
troupes khmères qui gênent. Les soldats gouvernementaux peuvent tirer
pour se défendre mais aucune opération de riposte n'était
autorisée. Aucun avion ne pouvait tirer sur les Viet Cong. Seul le chef de l’état pouvait donner le feu vert mais il ne
rentre toujours pas au Cambodge.
Avec l'augmentation des incidents armés, il y eut de nombreuses
réunions interarmes au ministère de la défense. Elles étaient quasi
quotidiennes pendant la dizaine de jours qui précédait le 18 Mars. Pour
des raisons personnelles, le chef d’état-major de l’AVRK n’assistait
pas à ces réunions. Il envoyait son adjoint. Trois jours avant le 18
mars, ses collaborateurs hiérarchiquement les plus proches, les
officiers Randa, Chhong et Satto l’informaient de la gravité de la
situation. L’état-major général des armées indiquait que l’Assemblée va
devoir procéder à un vote de confiance ou de désaveu du chef de l’état
et décider de l’orientation à suivre. Quelques autres officiers étaient
aussi au courant, dont Phan Sim Ton, responsable du transport et de
l'avion royal.
En cette période troublée, il y eut des manifestations et des
débordements. Les troupes de la Police Provinciale qui étaient
intervenues avaient eu la main lourde sur quelques manifestants. L’AVRK
devait être en alerte. Pour les pilotes et navigants, aucune
instruction fut donnée ni reçue mais comme pour tous les
établissements sensibles, la sécurité devait être renforcée. Des
manifestants de tous bords risquent de pénétrer dans la base
aérienne et dans l'aéroport. L’AVRK étant
sous le commandement de l’Armée de Terre, des voitures blindées
seraient aussi présentes à l’entrée de la base et de l’aéroport civil
qui utilisent la même piste d'envol.
Le 18 Mars, l’assemblée vota le désaveu du Prince Sihanouk. Dans la
matinée, le chef de l’AVRK partit à Koh Kong pour une affaire personnelle de
vente ou d’achat de terrains… Il sera démis de sa fonction par le
nouveau gouvernement. Durant les jours qui suivirent, certains
officiers de l’Armée de Terre proches du Prince Sihanouk étaient mis
aux arrêts et d’autres, consignés en résidences surveillées. L'AVRK en
avait reçu trois à la base aérienne de Pochentong*.
-------------------------------------------------- quelques détails
supplémentaires ---------------------------------------------------
* Pris de
cours, nous avions utilisé un magasin de logistique pour loger les trois officiers en attendant de
prendre trois chambrées de sous-officiers. Aménagées pour cinq, nous
les transformions en chambres individuelles. Le dernier des officiers
qui nous a été confié, le Col Houl Khoun, nous avouait qu’il était
effectivement fidèle à la Royauté: ‘’de père en fils’’. Nous
respections son choix et son honnêteté et le traitions avec égards. A
sa demande, nous faisions venir les bonzes tous les jours saints.
Le premier ministre insista pour une totale discrétion sur les raisons
de son arrestation. Il nous indiquait que le Col Houl Khoun a fait
descendre son propre adjoint, le LtCol Seng Sun Thay. Un de ses amis
civils qui était présent sur les lieux fut aussi descendu pour ne pas avoir de témoin.
Aux réunions quotidiennes à l'état-major général, la plupart du temps,
Seng Sun Thay remplaçait son supérieur. Tous, nous attendions le retour
ou l'ordre du chef de l'état pour une action armée contre
les Viet Cong mais Seng Sun Thay était effectivement des plus
frustrés par l'incapacité du pays à prendre les décisions. Il avait
décidé de rejoindre le camp de la République dès les premières heures. Le matin du 18 Mars, il fut chargé de la sécurité de l'Assemblée avec un détachement de parachutistes. Leur commandant officiel était lui, trop hésitant pour accepter toute décision de l'Assemblée. Nous
n'étions pas chargés de l'enquête mais la version officielle de la mort de Sun Thay fut une
dispute avec son ami. Le premier ministre ne voulait pas de règlements
de comptes sans fin à peine le nouveau gouvernement constitué. En
effet, certains éléments extrémistes cherchaient tous les prétextes
pour des actions drastiques à l’encontre des royalistes ou supposés
proches du Prince Sihanouk. Cet évènement du 18 Mars a vu du sang coulé, celui d’un
Républicain. Ensuite ce furent d’autres manifestations et contre
manifestations; surtout en province... La proclamation officielle de la
République se fera en Octobre.
Pour
cet évènement du 18 Mars, nous n’avons pas d’éléments qui auraient
pu indiquer un coup d'état monté par les Américains. Les États-Unis
avaient les moyens pour faire et défaire la politique des petits pays mais le
Cambodge commençait déjà de lui-même, à se détourner des communistes.
Il ne dénonçait plus aucunement les bombardements américains. En tous
cas, pour l’Aviation, nous étions précipités par les évènements. Nous
n’étions nullement préparés face aux troupes Viet Cong. Ce n’est que
plusieurs mois après que nous commencions à collaborer avec les
Américains et les Sud Vietnamiens. Nous aurions voulu des aides dès le
début mais l’USAF était aussi surpris par la rapidité de cet évènement.
L'USAF se contentait d'appuyer les troupes américaines avant
d'adapter
progressivement sa politique à notre nouvelle situation.
Nous ne prétendons pas détenir l’ultime vérité. Nous vous invitons à
consulter les documents qui sont maintenant déclassés du domaine secret
défense. Par example les documents déclassés de la CIA ou ceux du
Project CHECO: 7th Air Force, “The Cambodian Campaign 29 April - 30
June 1970 – US Air Force”
The AVRK and the weeks leading up to March 18th, 1970
The activities of the Viet Cong had considerably increased. When their
columns moved inside Cambodia, they no longer hesitate, for example,
blocking roads and opening fire on the Khmer troops hindering.
Governmental troops can shoot to defend themselves but only the head of
state can give an order for retaliation operations. He was and still
abroad. Even our airplanes could not support our ground troops.
With the increase of the armed incidents, there were numerous joint
meetings at the Department of Defense. There were daily meetings during
the ten days preceding March 18th. For personal reasons, the AVRK Chief
of Staff did not attend these meetings. He sent his deputy. Three days
before March 18th, all hierarchically closest officers; Randa, Chhong and
Satto informed him of the seriousness of the situation. The Armed Force
Headquarters indicated that the Parliament will have to proceed
for a vote of confidence or no confidence to the head of state, so as
the country could decide what direction to follow. Some other officers
were also informed, such as Phan Sim Ton. He was in charge of the Royal
airplane.
The situation was murky. There were demonstrations and outbursts. The
Provincial Police troops who intervened was a bit rough on some
protesters. The AVRK had to be on alert. For pilots and navigators, no
order was given or received, but security must be strengthened. Like
for the Parliament or other public buildings, protesters
might want to come in the airbase. The AVRK being under the command of
the Army, armored cars will also be sent at the entrance of the airbase
and the civilian airport. Both share the same runway.
On March 18th, the members of parliament voted for a censure motion
against Prince Sihanouk. In the morning, the head of the AVRK went to Koh
Kong for a private business. A sale or purchase of lands ... he will be
destitued from office by the new government. During the days that
followed, some Army officers closed to Prince Sihanouk was under
arrest. The AVRK received three of them at Pochentong airbase*.
---------------------------------------------------------- a little more details ----------------------------------------------
* As we didn't expect to
receive any arrested officers, we had to use a logistics store to lodge them, while we
converted three NCOs dorm rooms into three individual rooms. The last
arrested officer who arrived, Col Houl Khun, explained to us that he was
royalist ''from father to son.'' We understand his choice and his
honesty and we treated him with regard. On his request, we invited the Buddhist monks
to come for the ritual prayers during the sainted days. The Prime Minister insisted for a total
discretion about the main reason of his arrest: "Col Houl Khun made his
deputy LtCol Seng Sun Thai, got shot and killed with a friend of him, a civilian, who was at the same place at a wrong time."
At the daily meetings at the Armed Forces Headquarters, most of the
time, Seng Sun Thai replaced his superior. All, we awaited the return
of
the chief of state or an order from him for an armed action against the
Viet Cong; Seng Sun Thai indeed was frustrated by the incapacity of the
country to make any decision. He decided to join the “Republicans” at
the very first hour. On the 18th morning, he was at the head of the
paratroops in charge of the security of the Parliament. The
official commander of the paratroops was too hesitant to accept any
decision that would be taken by the Parliament. We were not in charge
of the investigation
but the official reason of Sun Thay's death was a dispute with his
friend that ended up with gun shots. The
Prime Minister did not want to see endless settling of scores hardly
the new government is formed. Some extremist elements were seeking any
single pretext for drastic actions against all royalists or not, but
closed or supposetly closed to Prince Sihanouk. This event of March
18th saw a blood shed, the one of a
Republican. The Republic was officially declared in October.
For this March 18th event, we have no elements that could indicate a
coup mounted by the Americans. The United States could make and break
policies in small countries but Cambodia was beginning itself to turn
away from the Communists. It no longer denounced the American bombing.
Anyhow, for the Aviation, we were rushed by the events. We were not
prepared to face Viet Cong troops. Only several months later, we began
to collaborate with the Americans and the South Vietnameses. We wished
to receive US aid from the beginning but the USAF was also surprised by
the quickness of this event. They had to support US troops before
gradually adapt their policies to our new situation.
We do not pretend to know the ultimate truth. Some classified document
are now available to the public. With time, some others will certainly
be. For example the CIA declassified documents or those of the Project
CHECO:.7th Air Force, “The Cambodian Campaign 29 April - 30 June 1970”
of the US Air Force.
S.SO
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