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Toap Akas Khmer - KAF

L'Armée de l'Air Khmère

Khmer Air Force

1971  L'Armée de l'Air

Le 08 Juin 1971, L'Aviation devint une arme totalement indépendante de l'Armée de Terre. Cette dernière ne fixe plus ses besoins en terme de nombre d'appareils mais tout simplement en termes de besoins de transports ou d'appuis aériens. Les nominations ne sont plus soumises à son aval.  (voir notes complémentaires)

Cette Armée est devenue un Corps qui compte. Sur le plan de la défense du pays contre les agressions extérieures mais aussi sur le plan de la défense des institutions. Dans cette période trouble et instable, le Cambodge n'était pas exempt d'intrigues

Immédiatement après l'indépendance de l'AAK, une autre Base Aérienne fut créée à Ream, près de Kompong Som. Le LtCol Pal Sam Or en prend la charge et fut nommé commandant. Outre la surveillance de la zone maritime, objet de nombreux litiges avec les pays voisins, cette base est prévue comme base de repli de Pochentong. Une grande quantité de munitions, de carburant et de vivres y fut entreposée dès le début. Il fut clair que pour les communistes, Phnom-Penh représenterait un objectif prioritaire. Dans cette optique, un plan d'évacuation détaillé de Pochentong fut établit. Une partie des familles directes des militaires de Pochentong devaient être rapatriée sur Kompong Som dès les premiers signes de détérioration de la situation autour de la capitale. Le commandant de l'Infanterie de l'Air, le Commandant Sou Chorn avait prévu que son unité quitterait la base en dernier. Avec certes, des pertes sérieuses, il pense pouvoir rejoindre Ream par voie terrestre s'il est assisté par une couverture aérienne. Le pari était que les troupes communistes qui convergeraient sur Phnom-Penh ne feraient pas d'obstacles majeurs aux troupes qui "s'enfuierraient" de la capitale. Comme pour beaucoup de plans de l'histoire militaire, celui-ci n'a pu être mis en oeuvre. 

Quelques mois après, deux autres bases furent créées : Kampong Chnang sous le commandement du LtCol Sok Sambaur et Kompong Cham sous le commandement du LtCol Mao Kim Soun. Cette dernière base servit pour la protection des convois sur le Mékong et fut prévue pour lancer les opérations sur Kratié, ville occupée par les communistes dès le début du conflit. Avec l'arrivée des nouveaux T-28, des hélicoptères, des Gunships et des AC-47, la couverture aérienne des convois fluviaux du Vietnam jusqu'à Phnom-Penh fut assurée. 
Dans les projets, mais de façon non prioritaire, le terrain d'Oudong fut proposé comme une alternative à l'aéroport civil de Pochentong pour le long terme. En fin d'année, le chef de l'état Lon Nol, donna son feu vert pour qu'une étude soit menée. A commencer par une étude de l'AAK.

Les activités aériennes américaines et Sud-Vietnamiennes dans le ciel Khmer s'intensifiaient considérablement. Un centre de coordination fut nécessaire. Le LtCol Norodom Baley, avec ses connaissances de l'appui aérien acquises en 1963 à Baden Baden Oss (Allemagne), mit sur pied un "Air Operation Control Center" (AOCC) en juin 1971, dans le cadre de l'Etat Major. L'AOCC était le centre de commandement de toutes les opérations aériennes de l'AAK et le centre de coordination des activités air sud-vietnamiennes, américaines et khmer. Ce centre fut juste créé au moment opportun car le 20 Août 1971 débutèrent les opérations Chenla II. 

Ces opérations comportaient : héliportages des troupes de l'Armée de Terre; soutiens tactiques de l'aviation américaine pour la reprise de Barai à Kampong Thmar; et appuis aériens des T-28 et C-47 à la 5e Brigade (qui reprit Taing Krasaing fin Septembre).
A Phnom Santuk, les combats au sol se font au corps à corps. Les appuis aériens sont difficiles. Autour de la plantation de caoutchouc de Chamcar Andong, les Vietcongs et l'Armée populaire du Vietnam ont isolés des bataillons Khmer et forcés plusieurs autres brigades à battre en retraite vers Taing Kaug et Treal. Les appuis feux Khmer et Américains n'ont pas suffi à bloquer l'ennemi. Tous les hélicoptères furent mobilisés pour soutenir ce retrait. Les contre offensives furent sans succès et les pertes lourdes. "Chenla II a coulé" ("leak teuk" en khmer).


US_AAK_Team
Pilotes_O1_FAC.jpg
L'AAK envoya des pilotes à Bien Hoa et Udorn pour voler avec les pilotes de FAC américains 'Rustic' afin de faciliter la communication avec les troupes cambodgiennes qui ne parlent pas l'Anglais. Des mécaniciens sont envoyés comme observateurs et interprètes.
Nos pilotes L19-O1 FAC jouaient un rôle primordial dans les appui-feu. Ils survolaient les zones de combats, contactaient les troupes amies pour obtenir les objectifs et marquaient les cibles au fumigènes. >>> 

Des pilotes de chasse étaient aussi envoyés dans des unités américaines pour les opérations au Cambodge. Ma Kim Oeun fut ainsi une nouvelle fois descendu mais cette fois ce fut avec un coéquipier américain. Tous deux ont pu s’éjecter en parachute. Ils furent récupérés. Ces missions permettaient aussi de préparer les pilotes khmers à recevoir des jets américains dans le futur. A l'époque, aucune date et aucun type d'appareil n’avaient été encore fixé.

En Octobre 1971, manquant de pilotes, le chef d'Etat Major obtenait de Taiwan sept instructeurs expérimentés dont six détachés en permanence à la base Ecole de Battambang. Ces instructeurs portaient l'uniforme khmer. Ils permirent de libérer de cette tâche des instructeurs Khmers qui allaient rejoindre le théâtre des d'opérations. Face aux besoins, des relations diplomatiques sont menées auprès des armées de l'air des pays anti-communistes. Toutes les demandes ne sont pas couronnées de succès....

Fin 1971, deux cents sous-officiers spécialisés en appui aérien ont terminé leur formation. Par groupe de trois, ils partaient dans différents unités de l'Armée de Terre afin de coordonner les appuis avec les FAC américains et khmers.

1972  

Le 5 Janvier, l'Australie nous offre six C-47. Des discussions seront aussi entamées pour que des pilotes Khmers aillent se former ou se perfectionner en Australie.

AusAid_1_020172.jpg
Voir autres photos...
Brevet Militaire de Pilote de l'AAK
Brevet Militaire de Pilote de l'AAK
Celui-ci appartient au Major Kent Goldsmith....

   
  

1972      Neuvième promotion

Le LtCol Long Trasom, Commandant l'escadron d'hélicoptères fut descendu par un missile Strella SA-7 à Svay Rieng. Une dizaine de T-28 fut aussi descendue par des tirs ennemis. Lors des opérations, d'autres furent perdus pour causes de pannes moteur et par manque d'expériences. Dès 130 heures de vol, les jeunes pilotes sont envoyés sur le front. 'On job training'. Les plus expérimentés les emmènent en exercices de tirs et de bombardements au cours de vraies missions de combats. En temps normal, des années de pratiques sont dispensés aux jeunes pilotes brevetés avant de les envoyer en missions; mais nous étions en situation d'urgence. Après une phase initiale, les pilotes suivent un parcours en partie inspiré de la formation dans l'US Army Air Force pendant la Seconde Guerre. Durant cette Grande Guerre, dans les centres d'instructions comme par exemple celui de Harding à Baton Rouge en Louisiane, il y a eu des classes où un pilote sur huit périt avant même la fin des cours. C'est le coût de telles formations accélérées.

Plus tard, la situation s'améliora car la plupart des pilotes poursuivirent progressivement des cours de perfectionnement dans les centres d'instructions et dans les unités américaines d'Udorn, d'Utapao, ou à Takli, en Thailande, et à la base aéronavale de Pensacola en Floride. Quelques uns partirent en Australie.
8A Ung Chun Sim, 1972
 
Lt Ung Chun Sim in Australie 
Suor  8B_9 with American Pilots sm
Major Suor et les pilotes des Promo 8B et 9 avec les pilotes et instructeurs US.

1973  Bombardement du palais présidentiel

Les mécaniciens formés à Battambang et à Pochentong sont maintenant opérationnels. Dans l'ensemble des domaines, alors que l'AAK parvint à améliorer son niveau opérationnel et semblait avoir trouvé un régime de croisière, le 17 Mars 1973, un évènement désastreux survint.
Le Cne So Potra, bien que suspendu de vol, réussit à prendre un T-28 et bombarda le palais présidentiel. Puis, il mit le cap vers le nord, en zone Khmer Rouge. Lon Nol n'était pas présent au moment de l'attaque. Quatre officiers de l'AAK appartenant à la famille royale furent arrêtés; Les Lt-Col Norodom Baley, Norodom Vatvani, le Cdt Dimang Rothary et le Cne Oung Siphoun. Ils furent intérrogés par le 2ème bureau de l'EM des FANK. (la Gestapo de Lon Non, frère de Lon Nol)

Le BrG So Satto remis sa démission. Il sera par la suite affecté à Washington comme Attaché à la Défense et des Armées. Le Colonel Penn Randa fut nommé Brigadier Général et le remplaça.

Bien évidemment, les investigations n'ont trouvé aucune implication dans cette affaire des officiers arrêtés. Ils seront libérés après deux mois de détention. Le Cne Uong Sipuon reprit son poste de pilote de chasse, le Cdt Dimang Rothary fut envoyé à Vientianne comme Attaché de l'Air, le LtCol Norodom Baley partit au Etats-Unis comme officier de liaison auprès de l'US Training Command et le Lt.Col Vatvani rejoignit Udorn. (voir les bureaux à l'étranger)

Quelques mois plus tard, un O-1 (FAC) fut descendu par la DCA de la protection présidentielle. Par la suite, d’autres appareils, y compris ceux des compagnies aériennes civiles, furent encore endommagés lorsqu’ils s’approchaient de trop près de l’espace aérien réservé autour du palais.
     Liberation

L'escadron AU-24
En Mars 1973, sous le commandement du Major Tiem Keam Suor, 86 pilotes et mécaniciens partirent à Takli en Thailande pour se former et réceptionner les  AU-24 Helio Stallion......

AU24-Pilots-75.jpg
[names?]
AU24-Crew.jpg
More pictures on the team  >>>

1973  Attaque de la base de Kampong Cham

La fin de mai vit une offensive des communistes et des Vietcong sur la ville et la base aérienne de Kampong Cham. Cette dernière est une de leur cibles majeures car c'est le principal et parfois, le seul point de ravitaillement pour la région. Plus de 50 soldats de l'AAK furent blessés par le pilonnage et les mortiers. Les appareils qui y sont stationnés sont repliés sur Pochentong; de là, ils revenaient avec les hélicoptères en appui feu, pour approvisionner le 2e régiment de fusiliers de l'Air qui défendait la base. Les fusiliers, encerclés pendant dix jours et sous les feux nourris, ont repoussé les assaillants. Plus de 25 Vietcongs sont morts sur les postes même de défense, dans leur tentative d'assaut de la base, causant 15 morts parmi les fusiliers de l'Air. Ces derniers, dans la contre offensive, ont été jusqu'à reprendre une usine textile utilisée par les Vietcongs comme poste de commandement. Ils ont aussi ré-ouvert la route vers la ville de Kampong Cham. Le commandant de la base, le Col Meas Maroth fut le premier officier de l'AAK qui reçut la médaille Sena Cheyseth. La plus haute distinction militaire.


Le Général Penn Randa prit le commandement de l'AAK au moment même où les américains commençaient le retrait des troupes du Vietnam, en application des accords de Paris qu'ils avaient signés pour sauver la face. Le 15 Aout 1973, toutes les opérations militaires et aériennes US devaient s'arrêter. L'AAK se retrouvait donc seule mais ses pilotes gardèrent le moral et restèrent déterminés pour poursuivre la guerre.

De nouveaux avions furent livrés: les cinq premiers C-123K Provider, douze T-28D, six UH-1G et un escadron d'AU-24. 700 sorties de combats et une centaine de missions de transports furent accomplis en août. Néanmoins, les pertes aussi continuent. Entre autres, trois AU-24 furent descendus. Et puis, un nouvel évènement désastreux se produisit.


photo transmis par D.Var
 C-123

1973      Dixième promotion

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Quelques élèves de la 10e Promo en formation
dans les unités américaines à Udorn

1973   Nouveau bombardement du palais présidentiel !

Le 19 Nov, le Lt Pech Lim Kuan bombarda à nouveau le Palais Présidentiel ! Il rejoindra lui aussi la zone Khmer Rouge. Le BrG Penn Randa a remis sa démission. Le BrG Ea Chong reprenait le commandement avec le BrG Pao Lim Sina comme second.

Le cabinet de la Présidence exige désormais que chaque formation en mission soit conduite par un leader considéré comme "loyal". Il a l'autorisation de descendre ses ailiers en cas de comportement douteux. Malgré ce climat de méfiance, l'AAK continua les appuis aériens.


Logo_KAF_ID.jpg Class8-ChanthaSHao-AirForce_ID.JPG 7-kalmine10_sm.jpg
Une carte d'identité intacte de l'époque, malgré la carrière 'casse-pipe' du propriétaire, Cne Su Chhom Doeurn Hao Sok Chantha (8B) Kalmine Ly
avec une carte en français

1974  

Pendant les premiers mois de 1974, l'AAK effectuait jusqu'à 130 missions jour. Il y a une nette amélioration dans la précision des appuis feux des jeunes pilotes de T-28. A Kratié par exemple, en une seule sortie et guidés par un FAC O1-D, ils ont détruits plus d'une centaine de camions. Après quelques années intensives de missions, plusieurs jeunes pilotes étaient même parvenus à passer le brevêt d'instructeurs. Les pilotes C-123 deviennent aussi des experts du largage. Malheureusement, l'AAK devait diminuer les sorties au détriment des troupes au sol. Les États-Unis décidèrent en effet de limiter les crédits sur les munitions utilisées quotidiennement.
Les conditions de vie devinrent plus difficiles. Les militaires doivent subvenir aux besoins de leur famille et combattre en même temps.

   
 

KAF Equipage C-123
C123-Iem-xx-Chhim.jpg 
Maj Su Sampong et son équipage de C-123  Rainsy   -  Philippe   -   Yuthan

 
                                           

1974      Onzième promotion

...

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Derniers recrus, dernières batailles avec le dernier Commandant en Chef Ea Chhong.

Les avions de l’AAK en 1974   (According to A.Grandolini)

Air Academy
12 T-28B/C
13 T-41D
10 GY-80

Intervention Group
45 T-28D
14 AC-47 Gunship
14 AU-24 Gunship

Observation and Combat Accompanying Group
45 Cessna O-1

Transport and Liaison Group
20 C-47
12 C-123K
  8 U-1A 

 1 DC-6 
 1 DC-4
 2 UH-1N
 
Helicopter Group
38 UH-1H
13 UH-1H Gunship

D'après le MEDTC, au 31 mars 1975, le nombre d'appareils livré par les États-Unis était de 309. Ce chiffre n'inclut pas les appareils livrés avant 1970. Une centaine furent perdus. Par période, beaucoup d'avions étaient stationnés en Thaïlande pour l'instruction avancée des pilotes dans les bases de l'USAF. Au cours de la guerre, il y eut aussi des appareils prêtés ou laissés à disposition par les États-Unis en Thailande pour l'AAK. Ce stock permet de remplacer rapidement les appareils perdus et de maintenir les escadrons au complet même pendant les révisions. Parmi les vingt C-123 livrés, plusieurs furent transformés en bombardier ! Les "B-123".


1975  La Fin

Les KR avançaient de plus en plus vers Phnom Penh et à plusieurs reprises se sont rapprochés de la base aérienne. Leurs canonnages s'intensifient sur Pochentong. Les missions sont dangereuses mais les retours sont parfois plus dangereux encore. A l'atterrissage, les avions sont particulièrement visés. Certains pilotes comme le Lt Ros Saourn furent ainsi mortellement touchés par des tirs de mortiers sur son T-28.

Il a aussi fallut couvrir les décollages et les atterrissages des avions de transports. Jusqu'à la fin, les C-123 et les derniers C-47 continueront les missions de ravitaillement en décollant entre deux pilonnages.
L'AAK fait tout pour protéger tant bien que mal le pont aérien qui ravitaille Phom Penh depuis SaiGon. Des commandos de fusiliers de l'Air sont aussi largués pour patrouiller loin des Bases Aériennes afin d'intercepter les éléments communistes au plus tôt. Certains de ces commandos furent décimés.

Malgré des combats acharnés, les garnisons autour de Phnom-Penh sont forcés d’abandonner leur position les unes après les autres.

Reportages télé de l'INA www.ina.fr

Neak Leung
Om_Vannac.jpg
En permanence ravitaillée par les hélicoptères, la garnison de Neak Leung fut l'une des dernières sur le Mékong à tomber avant Phnom-Penh. Om Vannac (Promotion 8B)

Le 12 avril, les T-28 et les UH-1 de l'AAK participèrent à la protection de l'opération « Eagle Pull » évacuant le personnel de l'ambassade américaine. Bien qu’il n’y ait plus d’espoir et jusqu'à la fin, les appareils de l'AAK continueront à assurer les missions alors que le terrain de Pochentong est maintenant sous le feu continu de l’artillerie ennemie. Un autre terrain d'atterrissage fut aussi aménagé. Ce même matin, un nouveau gouvernement est formé. Il tente une négociation avec les communistes et le prince Sihanouk. Le pays est dans un état d’incertitude. Il est partagé entre la reddition, la négociation ou la lutte jusqu’à la fin. Le 14 Avril, le jeune pilote Kiev Yoursawath, bombarda le palais du gouvernement occasionnant morts et blessés.

Dans la nuit du 16 au 17 Avril 1975, le LtCol Tan Sam Hong est tué dans un crash à Kompong Chnang, ce fut un des derniers officiers supérieurs tombés en mission. Dans la matinée du 17, avant l’aube et en l’absence de réponse des communistes, le gouvernement décida de résister à partir d’un autre point du pays. A peine quelques heures après, le Prince Sihanouk donna sa réponse. Il rejette toute négociation. Ce fut trop tard pour mettre en œuvre tout plan d’évacuation. L'Etat Major des Forces Armées gouvernementales donna l'ordre de capitulation générale. Quelques membres du gouvernement réussirent à s’envoler de justesse en direction de la Thailande. Le gouvernement s'est rendu aux troupes Khmer Rouges. Les commandants d'unités et de bases aériennes doivent agir en leur âme et conscience. A Phnom-Penh, ordre est donné à l'Etat Major de l'Air d'hisser un drapeau blanc. Les officiers furent arrêtés par les KR.

Le 17 Avril lorsque les KR pénétrèrent dans la BA de Pochentong et occupèrent le centre de contrôle, les derniers T-28 larguèrent leurs bombes sur les bâtiments de la base et mirent le cap vers la Thailande. La base tomba le jour suivant. Les avions qui étaient en cours de mission ou qui rentraient de missions de nuit n'ont pas pu atterrir. Ils sont obligés eux aussi de se diriger vers la Thailande. Dans cet exode, une centaine d'appareils vont trouver asile en Thailande.
La base aérienne de Kampong Cham a continué a lutter jusqu'à qu'elle soit à court de munitions. Le commandant de la base et son adjoint furent capturés et exécutés. Le sort des autres membres de la base fut tout aussi terrible. 

C'est la fin de l'Armée de l'Air Khmère ou la KAF (Khmer Air Force). Une jeune Armée de l'Air qui a dû très rapidement grandir, acquérir expériences et efficacités puis tout aussi rapidement, disparaître. C'est aussi la fin de l'Aviation Khmère. Vingt ans de vocations, d'espoir et de connaissances s'évanouissent.

Ceux qui viennent d'obtenir leur diplôme à l'étranger n'ont pu rentrer. Ceux qui ont survécus, se retrouvent en exil.

SamBunny-HarrisonLY-Lowry_AFB_Denver_Colorado_1975.jpg

Lt Sam Bunny (Harrisson Lee) diplomé à la base aérienne de Denver en 1975

Tong Sovannarith C-123
Indiantown Gap refugee
camp near Harrisburg PA,
around May-June 1975

>>>
Cne Tong Sovannarith
Il reçut sa qualification sur C-123 dans une base
américaine le jour même
où Phnom-Penh tomba: 
17 Avril, 1975 !!




Qualification Fairchild C-123K
Pilotes Khmers en camp de réfugiés
S/Lt Pev Horn (Chasseur 10), Cne Houl Channarith (Helico 8A),
Cne Sunheng Ourk (Chasseur 8A), Lt-Col Lim Kimkhun,
Lt Om Vannac (Chasseur 8B), Cne Te Tir An (AU24-C123, 8A)

Assis: S/Lt Kim Kuong (Helico), Khy Peak Kuang (O1, 8B), Cne Ngorn (U24),
Cne Oum Victhou (O1, 7), Cne Su Chhom Doeurn (Chasseur 8A)




Nous avons perdu la guerre. Le Cambodge a perdu la liberté. Une période terrible s'abattit sur notre pays.

 * * * * * * * * * *

Ces bribes d'histoires sont destinées aux générations futures et à conserver la mémoire des officiers et pilotes, sous-officiers et hommes de troupes, qui ont sacrifié leur vie pour défendre notre Patrie, la Démocratie et la Liberté. Que les absents reposent en paix, leur souvenir restera gravé dans notre mémoire. 

Comment aurions-nous pu gagner cette guerre, nous, une petite nation, dotée de peu de richesses, avec des armées très mal équipées, alors que la plus grande puissance du monde, avec une armée de l'air la plus puissante et la plus sophistiquée de la planète a échoué au Vietnam. Ce n'est point une consolation mais une triste constatation. 

Certains journalistes occidentaux, orientés politiquement à gauche, se sont permis de déformer les faits et de porter des jugements de valeur mensongers sur la volonté des Khmers à assumer leurs responsabilités dans ces combats douloureux.

Pendant toute cette guerre, l’opinion publique dans le monde et aux USA fut en notre défaveur. Avec cette pression constante, la politique américaine a finit par changer en cours de route. Finalement, que des champs de batailles se soient retrouvés déportés profondément à l'intérieur du Cambodge, ne peut desservir le plan de retrait US du Vietnam. Ces nouveaux fronts facilitèrent le désengagement direct des troupes américaines. Après nous avoir soutenus, les États-Unis s’étaient progressivement retirés, mais nous avons gardé la tête haute.

Nous sommes un pion sacrifié sur l'échiquier international.

Les communistes ont bénéficié d’un soutien encore plus puissant que les armes, les médias. Ils ont mis en exergue toute erreur, toute bavure de nos troupes. Volontairement ou involontairement, ils ont étouffé tout écho concernant les exactions et la violence des communistes, notamment celles des Khmers Rouges. Certains artistes, certaines chanteuses qui ont soutenu le camp communiste se sont excusés par la suite. Ce fut trop tard. 

HOMMAGE

Hommage

REFLEXION

Une aviation peut réduire le déséquilibre entre une grande et une petite nation. C'est un élément qui contribue à une relation de respect mutuel entre pays voisins. Un élément qui contribue à la paix. Au sein d'une Nation, une Armée de l'Air ne peut prendre le pouvoir. Au contraire, elle peut arrêter des débordements de chefs militaires ambitieux.
L'Aviation est aussi un espace de rêves aux frontières de la liberté, de la rigueur et de la discipline. C'est un moteur pour beaucoup de jeunes. Un moteur pour une Nation. Elle est génératrice de connaissances. C'est un vivier pour la science et les techniques, pour le transport aérien, pour l'industrie aéronautique. Dans le cas du Cambodge, l'Aviation pourrait même être une source de revenu.

Puisse la jeune génération reprendre un jour le relais et de nouvelles vocations se créer. 


Satto et Baley à Salon de Provence, 1955 - 1958

Satto et Baley
 Salon de Provence, 1955 - 1958