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L'Aviation Royale Khmère


Les débuts     

Avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale, rares étaient les compatriotes qui ont eu le plaisir de piloter des avions. Dans tous les cas, ces quelques premiers pilotes khmers étaient des militaires français, car le Cambodge faisait partie de l’Union Française. Le Prince Sisowath Monipong qui, après Saint-Cyr, était passé par l’École de l’Air de Salon de Provence en 1939 et le Prince Sisowath Sundeth qui avait fait la campagne d’Italie sur les bombardiers B26 sont parmi nos précurseurs.

Sisowath Monipong, 1939 >>
Voir Les Débuts

Sisowath Monipong - Aug 1939

Par la suite, dans le cadre de l’aéroclub de Phnom-Penh, plusieurs militaires khmers ont obtenu leur brevet de pilotage. Quand fut créée l’Aviation Royale Khmère en 1954, quelques-uns ont rejoint ce nouveau corps.

Durant le conflit de 1940 qui opposait la France à la Thaïlande, alliée au Japon, il ne semble pas qu'il y ait eu de pilotes cambodgiens dans les rangs français. Nous rendons hommages à tous les aviateurs français qui ont combattu dans le ciel du Cambodge, mais que nos amis français nous pardonnent, cela fait l'objet d'une autre partie de l'Histoire…

Après le départ des Japonais en 1945, la force aérienne présente au Cambodge était naturellement celle de l’Armée de l’Air Française. Elle assurait le transport et quelques interventions militaires. En 1953, elle prépara un plan pour une aviation Khmère autonome.

En avril 1954, un décret royal officialisa la création de l’Aviation Royale Khmère (AVRK). Avec l'aide de l’Armée de terre, un État Major était mis sur pied avec comme chef, un médecin, pilote d’aéroclub et comme adjoint, un contrôleur des eaux et forêts, pilote d'aéroclub également. Tous les deux étaient assimilés respectivement aux grades de Lieutenant-Colonel et de Capitaine. Ils étaient assistés par la composante Air de la mission militaire française, dirigée par le Cdt de Salabery.

Immédiatement après, les militaires français préparent un programme d'instruction pour les futurs aviateurs Khmers (voir notes du pilote instructeur A.Bellouard). Plusieurs contingents d’élèves mécaniciens sont envoyés dans des écoles de différentes spécialités en France. Cinq élèves officiers naviguant entraient à Salon de Provence. Deux y allaient en tant qu'élève officier mécanicien à l'Ecole Militaire de l'Air (voir 'Ecole de l'Air, 1954'). Quant à la toute nouvelle École Royale de Pilotage dirigée par le Cne Robert Carbonel, nous étions 18 à être admis comme élèves pilotes.
 


Fletcher 25D F25-1954.jpg
 

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Ph Cdt. Gacoin via A.Grandolini

1954      Première promotion de l'Ecole Royale Khmère de Pilotage

Class_1955_Instructeurs.jpg

Les moniteurs étaient exclusivement français. À la fin, quatre d’entre nous furent ensuite sélectionnés pour reprendre le cycle complet français de l’École de l’Air à Salon de Provence (promotion 55).

Pour cette promotion ainsi que pour celles qui suivaient, les années d’écoles d’applications et de stages de perfectionnements qui jalonnaient nos débuts de carrières furent celles de l’Armée de l’Air Française : Marrakech, Tours, Cazaux, Avord, Toulouse, le CESA (Paris) pour quelques-uns. Les bases d'applications étaient aussi bien en France qu'en Allemagne.

  ... 1er Promotion 1954 Suite.. 

A partir de 1955, l'école de pilotage reçut des Morane-Saulnier MS 733  
Class_1_2  Class_1_3  Class_1_4

En 1954, s'ouvraient aussi L'École des Sous-Officiers Techniciens. Ils complétèrent, eux aussi, leurs cursus en France pendant que d'autres y démarrèrent directement leur formation. Notamment à Rochefort..

1955      Deuxième promotion

CLASS_2.jpg

Pendant les incidents et les incursions des communistes vietnamiens des années 1955 et 1956, aucune mission n'a été menée par l'AVRK. Les premiers pilotes brevetés sont encore en stage de perfectionnement et la première unité d'Intervention, tout juste créée, était encore embryonnaire. 


1956

Il n'y avait pas eu de recrutement d'officiers navigants en 1956, mais trois élèves officiers entraient tout de même à l'École de l'Air ainsi qu'à l'École militaire de l'Air à Salon à Provence dans les spécialités Administration, Télécom et Mécanique Télécom et Mécanique (voir 'Salon 1956').
Pendant que
les perfectionnements continuaient en France, Au Cambodge, les Américains ont livré 8 Cessna L19 A Bird dog et 3 DHC L-20 Beaver.   

EASalon_56_Satto_ThN.jpg Bounky-Salon_sm.jpg
Satto (gauche) et Bounky, Promotion 55 de l'Ecole de l'Air de Salon de Provence avec les nouveaux Fouga. 
 >> vidéo disponible <<
SousOff-Meca.jpg
Quelques un des nombreux sous-officiers en formation en France. Ici
à Paris avec quatre élèves de l'Ecole de l'Air française lors d'une visite
du ministre de la défense, Lon Nol.


1957 - 1958      

En 1957, il n'y a pas eu de recrutement non plus. Il y a eu peu de recrutements pendant les quinze premières années de l'Aviation Royale. Par ailleurs, plus aucun Élève Officier Navigant ne sera envoyé à Salon de Provence. Pourtant, grâce à une préparation spéciale, ceux envoyés en 1955 ont pu suivre les enseignements sans difficultés.

Parallèlement à la progression de la formation des pilotes, les infrastructures de la base s’amélioraient avec le prolongement et l’agrandissement du parking, la construction de nouveaux hangars et des baraques pour de nouvelles unités.

En 1957, il n'y a pas eu de recrutement non plus. Il y aura peu de recrutement pendant les quinze premières années de l'Aviation Royale. Par ailleurs, plus aucun Elève Officier Navigant ne sera envoyé à Salon de Provence. Pourtant, grâce à une préparation spéciale, ceux envoyés en 1955 ont pu suivre les enseignements sans difficultés.

Parallèlement à la progression de la formation des pilotes, les infrastructures de la base s’amélioraient avec le prolongement et l’agrandissement du parking, la construction de nouveaux hangars et des baraques pour les nouvelles unités.

   Avord, 1957-58. Cne Pau Ann, les S/Lt Butha, Doeun et Saphat. A coté d'un MD-315, Mao Kim Sourn.  
  Avord_1956_sm.jpg      Mao_Kim_Sourn_ThN

De 1957 à 1958, nous recevions sept C-47 et quatorze T-6G Texan de la part de la mission d'assistance des USA (USMAAG). Deux C-47 furent achetés à Israël. Ainsi, en plus de l’unité École, différents groupements furent en place. Le Groupement Territorial, le Groupement Technique et le Groupement Aérien Tactique (GATAC) composé de trois unités volantes :

- le Groupe d’Observation
- le Groupe d’Intervention
- le Groupe de Liaison et de Transport. 

Le groupe de transport a permis entre autres, d'assurer les liaisons vers Koh Kong et les nouvelles provinces de Rattanakiri et de Mondolkiri.


Inventaire 1958 (source A.Grandolini)

École Royale de Pilotage
 15 Morane Saulnier MS 733 Alcyon

Group d'Intervention
   3 Fletcher FD-25B
 14 T6-G Texan

Groupe d'Observation et d'Accompagnement au Combat
  8 Cessna L-19 Bird Dog
Groupe de Liaison et de Transport 
  2 Cessna 170
  2 Cessna 180
  3 DHC L-20 Beaver
  9 Douglas C 47
  2 Douglas DC 3

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1958       Troisième promotion

En Indochine, la politique générale de la France tendait vers le retrait. Au Vietnam, l'Armée de l'Air Française s'est quasiment retirée, laissant la place aux américains. Par contre, au Cambodge, les militaires français ont continué à jouer un rôle important dans l'AVRK. Les aviateurs de la Mission Militaire française n'étaient pas que de simples conseillers. Depuis le début, l'École Royale de Pilotage était pratiquement dirigée par les conseillers Français : Cne Carbonel puis Cne Gaspard. Ce n'est qu'à la fin de 1958 que le Lieutenant Norodom Vatvani fut choisi pour être former à diriger l'école qui deviendra plus tard l'École Royale de l'Air. Avec les instructeurs Français et Khmers, Vatvani continuera cette mission à Pochentong jusqu'en 1970. Entre 1954 et 1970, l'École Royale de l'Air aura formé seulement sept promotions d'officiers avec un total de 160 navigateurs et pilotes.

AVRK_Cliche.jpg BaleySattoSithiya-Avord.jpg
Soldats, pilotes, conseillers et instructeurs Français. 
Ven Runnath (méca. nav.), ?, ?, ?, Kuch Cheng Heng (méca. nav.),
Keam Edouard (Off Méca.), Cdt Gacouin, ?, ?, Pao Lim Sina.
BA d'Avord 1959. Baley, Satto et Sithiya

      

1960      Quatrième promotion

Il faut maintenant deux ans d'étude avant d'obtenir le grade d'Aspirant.


Lors des nombreux voyages officiels du chef de l'État vers l'étranger, l'équipage de son avion était, au début, français. Pour le reste de 'la troupe', les autres avions du convoi, les équipages sont Khmers. Les premiers voyages furent pour le Caire en 1960, puis Belgrade, Zagreb et Scopje.

En 1962, les destinations furent chez les voisins du sud. D'abord Jakarta, Kuala Lumpur et Singapour; suivront, Calcutta, Delhi, Poona, Bengalore, Madras. Les retours se font alors via Mandalay en Birmanie. De là, on mettait le cap vers Kumming et Nanning en Chine. Avec les hautes montagnes, ces dernières étapes étaient de véritables aventures, surtout par mauvais temps. À l'époque, les communications radios étaient de mauvaises qualités entre les avions et les stations Gonios chinoises étaient les seuls moyens officiels disponibles pour la navigation dans la région. (voir récits et anecdotes)

Saphat_Cairo.jpg

NatationFleuveEPK.jpg 
Natation dans le fleuve pour les cadets et plus tard, exercices de sauvetages en combinaison de vol dans les eaux. Les officiers de sécurité de vol ne manquent jamais d'imaginations pour les entraînements permanents et obligatoires des pilotes !


Rescue-Exercices1

1961    Les Fouga Magister  
           
(voir video dans la page des Liens)

Depuis 1956, nous pilotions déjà des jets en France. Que ce soit sur les Fougas à l’École de l’Air (1957) ou un peu plus tard sur des T-33 et Mystères IV à Tours, à Cazaux ou à Nancy, mais ce n'est qu’en 1961 que le Cambodge reçut ses propres avions à réaction : Les Fouga.

Cne_Sam_Or_sur_Fouga_1962_(ph.SSM)_ThN
Cne Sam Or
Sor_Bounky_(ph.SSM)_ThN
Sor Bunky et un détachement de pilotes pour un vol de démonstration
MiG-17 ph.SSM
(voir vidéo dans la page des liens)

Un petit groupe de pilotes reçurent des formations sur des chasseurs américains aux Etats-Unis, AFB Lackland ( et AFB Williams ?) D'autres, après une formation et des stages en France, se retrouvèrent envoyés en Russie pour s'entraîner sur les MIG-17. Expériences peu joyeuses.

1962   Cinquième promotion





  Su Sampong,
Su Sampong
 
Sisowath Samyl,  Ea Y ->
SSM
et les autres...>>>
EaY
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En 1962, l'AVRK commence à prendre part aux opérations militaires. Elle envoie des T-6G en appui feu aux troupes au sol pour déloger la secte vietnamienne Đạo Hòa Hảo. Cette secte, bien armée d'armes lourdes, avait été chassée du Vietnam par l'armée régulière du Sud, et s'était progressivement implantée dans la province de Takeo, d'où elle chassait de force les paysans cambodgiens de leurs terres.

      
 

T6_sm.jpg


PilotesChasses.jpg
Pen Randa, Sok Sambaur, Pal Sam Or, Thach Penn, Sisowath Monirak
Ma Kim Oeurn, Neang Lee, Som Kuon, Som Bora, Om Kon

 

1963    Les T-37 des USA et les MIG 15 et 17 d’URSS

Les américains ont livré des T-37. Quelques mois après, les russes livrent des MIGs. Un an plus tard, les chinois viendront avec des MIG-15 et MIG-17 supplémentaires. L’AVRK se retrouve maintenant équipée d’une centaine d’avions de différents types. Cette variété causait d'énormes problèmes de maintenance et de ravitaillement en pièces de rechanges. De plus, le chef de l'État Sihanouk, ordonna à la mission d'assistance américaine USMAAG de quitter le pays le 1ᵉʳ janvier 1964. Les supports techniques des américains furent alors suspendus. Cependant, avec l'aide de quelques conseillers français, les services techniques de l’AVRK parvenaient à surmonter les principaux problèmes rencontrés. En 1964, ils commencèrent à effectuer les révisions générales des MS 733, Cessna 170 et 180, des L-19 ainsi que les révisions partielles des MD-315 et des C47. Pour ces derniers, les avions sont ensuite envoyés à Hong Kong pour la révision générale par la HAECO (Hong Kong Aircraft Engineering Company). Pour les T28 et les hélicoptères, les techniciens de l'AVRK démontaient les moteurs que nous transportions sur nos C-47 cargos pour faire réviser également par la HAECO. L’AVRK pouvait ainsi maintenir le niveau d’entrainement de ses pilotes.

1963  Sixième promotion  


 La durée des études se rallonge. Trois ans d'études initiales dont six mois d'instruction militaire
phok_10.jpg  Class_6     
Phok Kim Onn


Les relations diplomatiques et les déplacements du Chef d'État vont bon train. Progressivement, l'AVRK commence à prendre part aux délégations militaires et diplomatiques du Cambodge. Pendant ses premières années, ses membres se contentaient d'assurer les transports aériens des délégations. 

                          

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